Voici un petit texte qui pourrait narrer l'histoire succinte de Terangu Nor, ainsi que son arrivée sur ArTelim. A vous de me dire si vous imaginiez le personnage ainsi, et si le background proposé vous convient (inutile de faire de correction de forme sur le texte, c'est juste un habillage, une base de départ).
Note 1 : en cours d'écriture, j'ai inventé l'accord entre le Consortium et Hapes, qui fait que Terangu est soit obligé de se cacher à jamais, soit de prendre part à la Rébellion. Il ne pourra a priori jamais revenir vivre dans le Consortium, tandis qu'il existe déjà une rébellion face à l'Empire. Ce qui peut être pour lui une bonne raison d'intégrer la Rébellion, même si au fond ce n'est que de l'opportunisme.
Note 2 : j'ai d'ores et déjà extrapolé et commencé une suite, dans laquelle il rencontre Guéred, ce qui pourrait faire le lien avec nos pilotes. J'attends votre approbation ou non sur ce texte pour savoir si je dois continuer.
L'arrivée de Terangu Nor sur ArTelim
Terangu Nor ne décolérait pas, même après [trois semaines] ( note de l’auteur : peut-être à revoir) passées à bord de cargos de transit. Maudite société matriarcale hapienne, qui l’avait contrainte à l’exil !
Certes, il avait tenté de faire assassiner ses trois cousines, qui s’interposaient entre lui et la direction de la noble Maison de [Fortèsh], mais cela n’était pas bien grave en soi. Plus une tradition culturelle qu’autre chose. Ce qui le mettait hors de lui était surtout qu’il avait échoué, avec toutes les conséquences que cela impliquait : sa tête officiellement mise à prix par sa propre cousinade dans tout le Consortium de Hapes et dans l’Empire Galactique, et officieusement dans le reste de la galaxie. Le pire était la confiscation de tous ses biens et son départ précipité en exil, avec seulement quelques minutes d’avance sur les chasseurs de primes lancés à ses trousses.
Un désastre ! Ne lui restait qu’un vieux serviteur très stylé et nanti d’un flegme à toute épreuve, trois bagages et quelques milliers de crédits en liquide, reliquat qu’il avait pu arracher à un distributeur bancaire, avant que sa fortune soit mise sous séquestre.
Le plus rageant était d’avoir échoué si près du but. Si son plan avait fonctionné, il aurait eu le pouvoir, et pu espérer un mariage dans les plus hautes sphères de la noblesse hapienne. Mais non ! Son frère cadet, qui avait fait mine de le soutenir dans ce projet dès le départ, l’avait trahi, vendu, pour faire avancer sa propre position.
Terangu devait désormais disparaître, et refaire sa vie. En vertu d’un des rares accords de coopération existant entre le Consortium de Hapes et l’Empire Galactique, il était aussi devenu un criminel dans l’espace impérial. Sa seule option était donc de se cacher dans la Bordure Extérieure, voire sur un monde primitif.
Il frissonna à cette dernière idée et rongea ses ongles cassés et malpropres. Quand il s’en rendit compte, il cessa et les regarda, une grimace de dégoût sur le visage. Trois semaines sans manucure, alors qu’auparavant il bénéficiait d’une longue séance quotidienne.
Terangu découvrait également la vie d’exilé, parqué dans des entreponts de cargos avec des espèces étranges et pseudo-intelligentes, aux faciès plus repoussants les uns que les autres, et à l’odeur infecte pour son odorat délicat.
Après avoir changé sept fois de cargos, un peu au hasard pour mieux semer d’éventuels poursuivants, son serviteur lui avait annoncé que leur destination était ArTelim. Il avait haussé les épaules. Qu’importait le nom de la boule de fange dans laquelle ils allaient se retrouver : quelle qu’elle soit, Terangu allait devoir mener une vie abjecte parmi des primitifs. Il tremblait d’indignation en songeant qu’il allait devoir trouver un travail, cette activité méprisable réservée à la plèbe.
Une douce voix féminine sortit de l’intercom du cargo, pour annoncer l’entrée imminente dans l’atmosphère d’ArTelim. l’angoisse et le soulagement le disputèrent en Terangu. L’angoisse de l’avenir, et le soulagement à l’idée que l’intolérable promiscuité qui régnait à bord allait enfin prendre fin. Son serviteur avait été incapable de lui fournir de quoi se laver plus de quatre fois depuis leur départ, et il était impossible d’avoir la moindre intimité à bord. Même les lieux de toilettes étaient publics, mixtes et inter-espèces. Quand il les avait découverts, Terangu avait cru qu’il allait vomir de dégoût : toutes ces créatures semi-intelligentes n’avaient-elles donc aucune dignité ? Les étables dépendants de sa noble Maison, sur Fortèsh, étaient plus propres que cet endroit !
Passée la descente chaotique, qui avait envoyé valdinguer les imprudents qui ne s’étaient pas accrochés, Terangu, son serviteur ployant sous le poids des bagages sur ses talons, avait dû attendre deux heures avant de pouvoir débarquer. Il crut qu’il allait frapper l’hôtesse humaine qui souhaitait la bienvenue aux arrivants. Qui pourrait se réjouir de se retrouver sur une planète aussi minable ? Il n’avait pas réussi à déceler d’ironie derrière le sourire de la femme.
Le pire restait à venir. Dans le hall d’arrivée surchauffé et dont l’activité rappelait celle d’une fourmilière, Terangu houspilla houspilla son domestique, qui peinait à le suivre. Chose incroyable, ce misérable roturier lui sourit, avant de poser les deux valises et le sac de son maître à terre. Il se permit ensuite de prendre la parole sans y avoir été invité.
– Maître Nor, maintenant que nous sommes arrivés, j’ai le plaisir sans borne de vous présenter ma démission.
– Ta… ? De quoi parles-tu, imbécile ?
– Je n’ai pas envie de supporter une seconde de plus votre arrogance. Un nouveau départ s’offre à vous ici…et c’est également le cas pour moi.
– Non mais tu plaisantes, Brarg ? Depuis combien de générations tes ancêtres sont-ils au service de ma famille ? Tu n’es rien sans moi, espèce d’ingrat !
– Mon nom est Berargan. Je vous l’ai dit un million de fois, et aujourd’hui est la dernière, répondit sereinement l’ex-serviteur. Et je pense que c’est plutôt vous qui n’êtes rien sans moi, mais c’est un autre problème…qui ne me concerne plus. Je vous souhaite de…hum…rien du tout, d’ailleurs, je dois bien avouer que votre devenir est le cadet de mes soucis.
– Mais enfin, tu ne peux pas faire ça ! insista Terangu. Tu n’as pas le droit !
– Je serais plus en sécurité seul qu’en compagnie d’un criminel recherché. J’ai amplement rempli mon devoir jusque-là, et il est grand temps que je pense à moi. Une bonne journée, monseigneur, conclut Berargan en s’inclinant, avant de tourner les talons et de planter là un Terangu Nor abasourdi.
Jusqu’à quand son univers allait-il s’écrouler ? Pouvait-il encore descendre plus bas ? se demanda-t-il en frissonnant. Quelque peu hagard, il mit son sac en bandoulière autour de ses épaules, et ploya sous son poids. Il attrapa maladroitement ses valises par la poignée, et crut qu’il allait se casser le dos quand il se redressa. Ses bagages lui firent rapidement un mal de chien, lui cisaillant les épaules et lui engourdissant les bras. Il avança péniblement vers la sortie de l’astroport.