Un récit à la première personne...le héros, américain, se réveille dans un lit d'hôpital, amnésique. Jusqu'ici, rien de bien original, au contraire. Il se la joue fin et parano pour sortir de l'hôpital privé dans lequel on le retient prisonnier.
Et tout va rapidement basculer dans un univers très original. Le héros est Corwin, prince d'Ambre de son état.
Ambre est le seul endroit réel de l'univers, et projette des ombres d'elle-même. Les princes d'Ambre ont le pouvoir de se promener parmi les ombres, ou de les créer, eux-mêmes ne le savent pas trop. Dans certaines ombres, le temps s'écoulent plus vite que dans d'autres...les armes à feu sont inertes dans d'autres, dont Ambre.
D'apparence humaine, la famille royale d'Ambre jouit d'une longévité de plusieurs siècles, a des capacités régénératrices telles que leurs yeux et membres repoussent, même si ça prend des années.
Dans le premier cycle, celui de Corwin, les princes et princesses d'Ambre se battent entre eux pour conquérir le trône, laissé vacant par leur père Oberon, qui a disparu un jour sans laisser de traces. Comme ils sont un certain nombre (Benedict, Eric, Corwin, Brand, Bleys, Random, Julian, Caine, Gerard, auxquels on peut ajouter leurs soeurs, Llewella, Flora, Fiona, Deirdre). Bref, quand les alliances se font et se défont, ça devient vite un sacré bazar !
Le second cycle a pour héros Merlin, fils de Corwin et lié aux Cours du Chaos, l'autre famille "réelle" habitant à l'autre bout des ombres, et dont la lignée d'Ambre est issue. Les concepts déjà utilisés dans le cycle de Corwin sont développés voire transcendés, ce qui donne parfois des choses un peu décevantes, au milieu de perles en termes d'aventures et d'humour.
Bref, dans l'ensemble, une tétralogie que je conseille vivement.
Il est à noter que Zelazny est mort en 1986, ce qui fait que la fin de la saga ne sera jamais écrite. Jamais ? Un écrivain du nom de John Gregory Betancourt a écris un préquel (une trilogie) sur l'ascension d'Oberon. Personnellement, je ne suis pas fan, l'auteur ayant tenté d'imiter le style de Zelazny, mais n'a pas son talent. ça donne du "sous-Zelazny". Il est intéressant de noter que ce sont les héritiers de Zelazny qui ont commandé ce préquel, contre l'avis de l'auteur, qui ne souhaitait pas que son oeuvre soit reprise après sa mort, et que de grands écrivains comme George R.R. Martin s'y sont opposés.
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Si le retard était une religion, j'en serais le pape...