Deuxième volet de la trilogie adapté de Bilbo le Hobbit, cet opus emmènera le spectateur des lisières occidentales de la ténébreuse Forêt Noire aux pentes du but du voyage : Erebor, le Mont Solitaire. En route nous croiserons de nouveaux personnages, de vieux ennemis, de terribles dangers et une grande inconnue : que peut-il y avoir sous Erebor ? Le trésor tant attendu ? Le Dragon tant redouté ? (on le sait très bien me direz-vous mais les personnages ne le savent pas - eux - et c'est ça l'important).
Le ton adopté est cette fois résolument plus pessimiste : plus de chansons, plus d'humour bon enfant avec Radagast, un groupe quasi perpetuellement sous pression, le mystère de Dol Guldur, la traque impitoyable menée par les Orques... Et c'est tant mieux dirais-je. Peter Jackson arrive en effet à toujours faire rire le spectateur mais à aucun moment celà ne m'a semblé déplacé comme dans le précédent opus. L'enjeu de la quête et les évènements parallèles en Terre du Milieu sont bien rendus.
Le rythme, quand à lui, est haletant : Bilbo et les Nains voguent de péril en péril sans avoir réellement le temps de souffler. C'est certainement un des points faibles du film, car certains passages auraient peut-être mérité un traitement moins concis. Je croise les doigts pour que nous ayions droit à une version longue digne de celle des Deux Tours (la meilleure de celles des films précédents à mon sens).
Côté personnages, j'ai beaucoup déversé ma bile sur l'Elfe inventée de toute pièces pour donner un rôle à Evangeline Lily (je suppose que Peter est fan et/ou que Hollywood impose quand même sa loi, même chez les Kiwis). Je suis malgré tout bien obligé de reconnaître que les scénaristes (et l'actrice aussi
) ont fait du bon travail car elle s'intègre bien à l'ordre des choses. Une "histoire d'amour" est bien au programme mais pas forcément celle que l'on attendait. L'essai est marqué, il faudra le transformer dans le dernier volet.
Au chapitre technique, on a toujours droit à la qualité habituelle de la part des équipes de Weta. La 3D (je n'ai pas eu le choix cette fois mais j'ai pu profiter de la vo, c'est déjà ça) oscille entre du très bon (les paysages naturels sont magnifiques) et un état "absent" (quasiment tous les passages en intérieur sauf, sans doute, sur la fin).
Pour conclure, ce qui m'a le plus marqué dans ce film sont les 20/30 dernières minutes. Je me suis senti revenu en 2001 lorsque j'ai pu découvir pour la première fois le Balrog à l'écran. En fait, je crois que j'ai de nouveau ressenti le plaisir de la découverte d'un nouveau monde. Au fond, c'est bien ce qu'on attend de ce film.
À voir sans hésiter si on aime les Nains, les Hobbits, la Terre du Milieu, des mondes imaginaires ou tout simplement un bon film d'aventures.
PS : le caméo de Peter Jackson a lieu dans la première minute du film et c'est un double clin d'oeil ! Saurez-vous le repérer ? :)