Voici donc la suite^^Cette nuit là, fut celle qui marqua la fin de notre bel hôpital de Raccoon City. Les trois quarts du personnel avaient succombé. La radio locale nous avait appris que les zombies étaient partout en ville et que la police s’était retranchée dans le commissariat. Ce qu’ils racontaient tenaient du délire : Le Gouvernement démentaient les preuves rapportée par un certain Redfield. Selon eux, la ville était en quarantaine à cause du choléra… Le choléra, ce n’est qu’une grippe à côté de ce qui nous arrive !
La journée passait et le personnel s’amenuisait de plus en plus, si bien qu’il ne restait plus que Joanne Scor, une stagiaire, Sybil Meriton, l’infirmière en chef, Robert Anglain, un traumatologue et Mégane Jones, la réceptionniste. Tous se sentaient mal, toussaient, transpiraient, certains se grattaient même sans cesse jusqu’au sang. J’étais le seul à n’avoir aucun trouble. Etais-je immunisé ?
Nous avions barricadé les portes de l’hôpital, enfermé bon nombre de patients dans leur chambre. Dehors, les gens hurlaient, des coups de feu retentissaient, les râles des zombies devenaient insoutenables.
Mais le pis, c’était les monstres. Dieu seul sait d’où ils venaient. Ces créatures hideuses sorties des pires cauchemars de l’homme et chassant sans relâche tout non-infecté. Mais pour tout vous dire, j’ai la nette intuition que leur présence est due à ce virus qui sévit en ville.
Ce qui m’étonnait le plus était que je n’étais pas contaminé ! Et je ne le suis toujours pas. Je ne sais pas pourquoi, je ne sais pas comment. Mais pour vous dire la vérité, être atteint ou non ne changera pas ma destinée.
J’aurai du quitter la ville quand il en était encore temps...
Cette nuit-là avait été calme, et j’avais pu me reposer un peu. La plupart des patients en stade terminal allaient passer de vie à trépas, pour ensuite revenir à la vie… enfin, si le terme « vie » était bien choisi.
Je savais que les portes ne tiendraient pas et que les zombies finiraient par trouver le moyen de sortir de leurs chambres, ou – pour ceux qui sévissaient en ville – de rentrer. Je m’étais donc réfugié dans la salle de repos du second étage du block Nord. J’avais récupéré un revolver en chemin sur un patient qui s’était probablement suicidé. J’avais abandonné les autres, mais que pouvais-je faire de plus ? Ils étaient condamnés à mourir de toute façon. Et à chercher à me dévorer ensuite.
De l’endroit où je me trouvais, je pouvais voir le parking de l’arrière de l’hôpital. Deux ambulances étaient stationnées à l’entrée des soins intensifs. Il n’y avait aucun signe de monstres ou de zombies et je n’étais pas à plus de cinq mètres du sol. Je savais ce qu’il me restait à faire. Je devais quitter cet endroit.
En fouillant les armoires, j’avais fini par trouver une longue corde que j’avais accrochée à la poignée de la porte. J’avais ensuite jeté l’autre bout par la fenêtre. Elle n’atteignait pas le sol, mais me permettrait de descendre assez bas pour sauter et ne pas me briser les os.
Bien que je craignais qu’elle ne tienne pas, ça avait marché, mais mon calvaire était loin d’être terminé.
Il faisait nuit. Aucun bruit ne venait troubler la quiétude du parking. La sortie semblait dégagée. Je pris alors l’une des ambulances. Par chance, les clefs étaient sur le contact. Et je quittai l’hôpital pour m’engouffrer dans les rues presque désertes, si ce n’était la présence de quelques zombies qui déambulaient sans but. La route était parsemée de carcasses de voitures, de cadavres à moitiés dévorés et morceaux de verres brisés provenant des vitrines des magasins longeant les lieux. Les râles restaient persistants et surtout d’étranges bruits de chair déchiquetée troublaient mon esprit.
J’avais du rouler une bonne demi-heure, peut-être plus. Au fur et à mesure que j’approchais de la sortie de la ville, le nombre de zombies croissait dangereusement. C’est étrange, un moment je me suis cru un dimanche matin sur la place du marché. Sauf que cette fois, les acheteurs étaient les zombies et moi ainsi que les éventuels rescapés, un produit de consommation.
Comme les rues étaient bloquées, j’eus la mauvaise idée de sortir de la camionnette.
A peine, avais-je mis le pied dehors qu’une monstrueuse créature rosâtre possédant d’énormes griffes se précipita vers moi. Sa vitesse était fulgurante et j’eus juste le temps de m’enfermer dans la première maison qui s’ouvrait à moi. Immédiatement, j’ai fermé la porte à double tour et j’ai commencé à condamner les issues. La bestiole tentait de défoncer la porte à coup de tête.
Au moment où j’allais fermer la dernière fenêtre de l’étage, un bruit de rotors retentis dans le ciel nuageux. Une armada d’hélicoptères survolait la ville. Ma première idée avait été de sortir à nouveau pour me faire connaître de mes sauveteurs. Après tout, le gouvernement avait peut-être envoyé l’armée pour aider les éventuels survivants. Mais je fus stoppé dans mon élan quand je vis de nombreux câbles tomber des ces hélicoptères avec à leur bout, des soldats armés jusqu’aux dents.
Ils descendaient en enfer.
D’un immeuble en face, je vis une dizaine de personnes sortir. D’autres survivants. Ils accouraient vers les militaires en criant leur satisfaction, en clamant leur louange. J’avais envie de les rejoindre, mais quelque chose me reteint. Mon instinct peut-être…
Soudain, les coups de feu retentirent. Ces militaires avaient été envoyés pour faire le ménage apparemment, pas pour aider les civils à fuir. En un clin d’œil, les survivants furent éliminés, la place assainie. J’eus la désagréable intuition que je ne pourrais jamais quitter Raccoon City. Le gouvernement ne tenait pas à ce que l’épidémie se répande ou plutôt à ce que le monde sache la vérité et ces soldats tueraient tout le monde. Moi compris.
Mon attention se reporta sur le monstre qui m’avait poursuivit en ville et qui tentait toujours de défoncer la porte de la maison. Je ne sais pas vraiment comment les décrire : c’est une espèce de morceau de chair à quatre pattes ne procédant pas d’yeux, mais ayant des griffes surdimensionnées, tout comme l’était leur langues. La vitesse de cet « écorché » était telle que je doutais que quiconque puisse leur échapper longtemps.
Je ne pensais pas que les soldats avaient une chance de survivre ou de changer quoi ce que soit ici. Tout est perdu dans cette ville, même à l’heure où j’écris ces quelques lignes.
Quelques instants plus tard, le bruit de la créature fonçant dans la porte cessa. Elle avait probablement fini par abandonner, préférant poursuivre d’autres proies bien plus accessibles : les soldats, par exemple. J’avais besoin de dormir. Pour plus de sûreté, j’avais placé un gros divan devant la porte.
J’ai donc pu me reposer quelques heures, espérant ne pas me faire dévorer par mes cauchemars au beau milieu de la nuit.
Je ne pense pas pouvoir m’attarder sur la journée qui suivit et ce pour plusieurs raisons : Tout d’abord, le temps m’est compté, il y a de grandes chances que vous ne puissiez lire la fin de ce mémo. Il ne m’en laissera pas le temps, j’en suis certain.
J’irai donc à l’essentiel :
Après une bonne nuit de sommeil, j’avais décidé de quitter ma cachette. Au fond de l’une des rues, se trouvait une armada de zombies bien trop préoccupés par leur festin (un soldat) pour pouvoir représenter une menace pour moi. Mais ce qui m’inquiétait vraiment, c’était ce monstre qui m’avait poursuivit la nuit dernière. Mon instinct me disait que j’allais de nouveau le rencontrer. Lui ou un de ses congénères. Et jusqu’ici, mon instinct ne m’avait jamais trompé.
Lentement, je me dirigeai vers l’ambulance que j’avais « empruntée » la veille quand j’entendis un son menaçant venant de la ruelle me faisant face ! Quelque chose de très sombre fonçait dans ma direction, renversant les poubelles, laissant s’échapper des grognements et un son roque de bêtes assoiffées de sang. Immédiatement, je me saisi de mon pistolet, tirant à tour de bras, vidant presque tout mon chargeur sur ce mystérieux agresseur qui s’effondra à quelques centimètres de mes pieds. C’était un Rotweiller, la moitié de sa mâchoire inférieure avait été arrachée et une partie de ses côtes étaient visibles. Et pourtant, il avait trouvé la force de me courir après.
J’avais compris : l’épidémie ne s’étendait pas seulement aux êtres humains, mais aussi à toutes les créatures vivantes.
Malgré tout, je peux dire que je dois une fière chandelle à ce canidé, car sans lui, je n’aurai pas détourné mon regard sur la gauche et je n’aurai pas vu le monstre rosâtre me sauter dessus. D’un geste vif, je m’étais jeté à terre, laissant cet « écorché » passer par-dessus ma tête.
Il se remit sur pied avec une aisance et une grâce toute féline et me lança un grognement de rage. Je ne sais pas pourquoi, mais elle ne passa pas de suite à l’attaque, restant accroupie devant moi, faisant fouetter sa langue sur le sol tout en enfonçant ses griffes dans l’asphalte. Une chance pour moi, car, ça me laissa le temps de lui tirer une balle en pleine tête, réduisant son cerveau en bouillie. Je n’ai jamais été un super tireur, mais elle se trouvait à moins de deux mètres de moi, je ne pouvais donc pas la rater.
Je savais qu’il ne fallait pas m’attarder sur les lieux. Echapper à deux attaques successives, c’est beaucoup. Il ne fallait pas titiller ma chance. Je ne vais pas m’étendre plus sur la suite, si ce n’est pour vous dire qu’un groupe de monstres m’a forcé à me cacher dans un bureau de presse dont je ne connais pas le nom. Ils m’ont poursuivi dans les locaux, jusqu’à une pièce contenant une grande armoire en bois. C’est à l’intérieur que j’ai trouvé le cahier dans lequel j’écris ce qui va être mes dernières volontés. Et c’est d’ailleurs dans cette même armoire que je me cache de ces créatures. Et voilà maintenant près de trois heures qu’elles s’acharnent sur le mobilier, détruisant tout sur leur passage. L’armoire ne tiendra plus très longtemps, je le crains.
J’ai faim, j’ai soif.
J’ai survécu à l’épidémie, aux Zombies, aux canidés, et la seule chose qui m’empêche de fuir c’est cet « écorché ». Je dis bien « cet » car selon le bruit, il n’y en a plus qu’un en ce moment. Je n’ai plus de munitions, et puis, à quoi bon… La chance ne m’aurait peut-être pas souri, cette fois-ci.
Je ne veux pas mourir comme ça, pas maintenant. Je n’ai rien fait pour mériter ça. Pourtant, ce monstre est là. Je sens ses coups sur l’armoire, je sens les craquements de la porte. Elle va bientôt céder.
Je pourrais toujours lui ouvrir, le laisser me dévorer, raccourcir l’échéance. De toute façon, elle finira bien par m’avoir.
Maintenant que j’y pense, cet endroit me fait penser à un cercueil. Ce serait bien plus intéressant si un cadavre se trouvait à l’intérieur, non ?
Mais où trouver ce cadavre ?
Peut-être que « l’écorché » saurait-il me répondre, lui. Je vais ouvrir et sans doute résoudre avec lui ce problème.
Oui, c’est ce que je vais faire…
Fin.- Spoiler:
Pour les personnes n'ayant aucune connaissance de l'univers de Resident Evil, je joints ici une image de "l'écorché" afin qu'ils puissent se faire une meilleure représentation de la créature^^: