On ne présente plus l'auteur, donc je vais m'abstenir.
Comme d'habitude avec lui, il ne donne pas d'explication précise quant à la mise de son concept : comme dans l'homme invisible et la machine à explorer le temps, on n'aura donc pas le droit à un discours pseudo-scientifique.
Une fois de plus, ce qui intéresse Wells est de partir d'une idée et d'en exploiter des conséquences possibles.
Ici, le narrateur est Edward Prendrick, un bourgeois anglais qui se retrouve sur l'île en question. L'atmosphère y est sombre et lugubre : à l'exception du docteur Moreau et de son séide Montgomery, tous les autres habitants sont gauches, comme déshumanisés. Et pour cause, ce sont des animaux sur lesquels des expériences ont été pratiquées.
Le thème du bouquin est le rapprochement entre humains et animaux, par le biais des expériences du docteur, qui tente d'"humaniser" des animaux, le tout baignant dans une atmosphère oppressante, un huis-clos dans lequel le narrateur est jeté en pâture et va se retrouver tiraillé, entre son désir de venir en aide aux animaux intelligents et exploités contre le méchant docteur Moreau, et son apparence au genre humain, comme Moreau, au contraire des animaux qui risquent de n'être jamais autre chose.
Même si le bouquin a un peu vieilli, c'est toujours un plaisir de suivre les tortures psychologiques des persos de H.G. Wells.
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Si le retard était une religion, j'en serais le pape...