Recueil SF de nouvelles apocalyptiques (VO)

J'ai commencé la lecture de ce pavé

On a droit à une charmante préface sur le fait que l'apocalypse et la disparition de la Terre / l'humanité est quelque chose qui a toujours fasciné les hommes (mythologie nordique, Bible...).

Il y a cependant eu un réel envol du phénomène après les 1er et 2nd Guerres Mondiales (la 2ème posant notamment le souci du boom nucléaire), et puis bien sûr la fin du millénaire approchant, c'était aussi une jolie occasion

Le recueil a pour but de proposer tout un tas d'hypothèses variées, allant du nucléaire aux armes bactériologiques en passant par le réchauffement climatique ou l'informatique.

L'éditeur note également que si l'ensemble des récits se terminaient mal, ça serait un peu déprimant après 500 pages, donc qu'il y a plus ou moins la moitié de chaque genre (anéantissement total vs note d'espoir).


When we went to see the end of the world, de Robert Silverberg.
Cette 1ère nouvelle par le maitre du genre met en scène une réunion de voisinage. Nick et Jane reviennent tout juste d'un voyage temporel qui les a amenés voir la fin du monde, et ils sont donc très heureux d'avoir ce potin exclusif à raconter à Mike et Ruby, qui organisent la fête.
Manque de bol pour eux, ils s'aperçoivent que d'autres voisins ont aussi fait le voyage (promotions oblige). Or, chaque couple a vu une Terre différente. L'une est submergée par les eaux, l'autre glacée, un autre encore a vu le soleil explosé et réduire la Terre en un tas de cendres stériles.
Au milieu de ces récits, quelques extraits de journaux télévisés qui apprennent plusieurs "catastrophes" (genre tremblement de terre qui rase Los Angeles, une bactérie mutante virale qui s'échappe d'un laboratoire dans la région des Grands Lacs, encore l'assassinat du président - apparemment le taux de renouvellement est élevé ^^) qui sont tenues comme faisant partie du quotidien.
L'histoire se termine quand Nick et Jane rentrent, un peu déçu de ne pas avoir eu l'exclusivité de ce voyage temporal. Pendant qu'en fond le JT annonce que la bactérie va s'annoncer plus diffcile à éradiquer que prévu, les 2 se demandent où ils vont bien pouvoir passer leurs prochaines vacances. Jane suggère qu'ils pourraient aller revoir la fin du monde encore une fois, et ils en rient.

->Un ton très léger, très "réunion potins de quartier" où les nouvelles qui pourraient sembler horribles et graves sont traitées comme non importantes. Ils vivent dans leur petite bulle ^^ Mais jolie fin, avec la suggestion qu'ils ne vont peut-être pas avoir besoin de la machine à voyager dans le temps pour revivre la fin du monde ^^

Tiens! Voilà qui m'intéresse fortement! :)
Ca a l'air vraiment sympa!^^
Merci pour cette présentation Pikachunette!

De rien, c'est très intéressant pour l'instant :)

Joli concept d'histoire, en effet ! En même temps, Silverberg, sûr que c'est du solide !

Sous forme de nouvelles ça doit finir par être un peu répétitif... et hop on recommence tout mais avec une raison différente de tout faire péter.

Ca dépend de la façon dont c'est traité, à voir à voir

Alors j'ai continué à avancer dans ce recueil. Il y a des trucs très sympa, d'autres qu'il faudrait que je relise (peut-être avec un dico ^^) pour saisir les subtilités, et comme tout recueil de nouvelles, certaines que je termine en me disant "hum, et alors ?" ^^

The End of the World, par Sushma Joshi. L'auteur est népalaise.

C'est une très courte nouvelle (3 pages).
L'histoire se passe au Népal, où une femme trouve curieux que tout le monde, soudainement, achète de la viande (village plutôt pauvre où la viande est réservée aux grands moments). On lui apprend alors qu'un grand divin a prophétisé la fin du monde ; et qu'autant prendre un dernier bon repas avant de mourir.
Tout le monde claque donc ses dernières économies en nourriture de luxe. On s'habille bien, on s'invite entre voisins.
Le lendemain tout le monde met ses habits de fête, après tout la fin du monde doit advenir à 11h du matin.
Du coup grand silence, tout le monde (la Terre entière ^^) attend le cataclysme à l'heure dite...
Et rien ne se passe ^^

Tite nouvelle courte et sympa


The Clockwork Atomic Bomb, de Dominic Green.
Apparemment le monsieur a un site web où on peut trouver ses nouvelles : http://homepage.ntlworld.com/lumfylomax/

Ici nous sommes totalement dans un monde SF, sur Terre dans le futur. Notre héros, Mativi, est conduit par une jeune fille voir des "boites". De grands cubes, qui selon elle abritent des démons (vu que les gens s'y font aspirer). On apprend qu'il y a eu une grande guerre nucléaire et que le monde est plus ou moins dévasté.
Ces cubes se trouvent en Afrique, vers Kinshasa, et Mativi les considère comme extrêmement dangereuses. Pas de bol pour lui, toutes les communications sont surveillées, du coup quand il tente de joindre l'ONU, c'est un gars armé qui vient lui rendre visite.On a donc tout un passage où il tente de convaincre la police / milice que ces cubes sont dangereux, tandis que les autres essaient de le forcer à se rendre pour ne pas le tuer.
Après quelques palabres, et un gars aspiré par un cube, Mativi gagne le droit de s'expliquer.
L'utilisation actuelle de ces cubes comme poubelle, décharge, c'est bien joli. Ca permet des exécutions propres, une bonne hygiène de vie. De jolis petits trous noirs :)
Ce qui finit de convaincre les autorités locales de laisser l'ONU s'occuper de désactiver le bazar.
On apprend que ces petits choses, libérées de leur caisson de contention, s'enfonceraient "simplement" dans la Terre, et une fois au centre, resterait comme un pendule (oui parce qu'il peut tomber vers le bas, mais lorsqu'il atteint le centre il n'est plus vraiment vers le bas...), grignotant l'intérieur de la Terre, en quelques semaines ou mois (selon le scientifique à qui on s'adresse ^^).
Après le soulagement initial d'avoir évité cette catastrophe, Mativi, spécialiste de cette activité, balance au gars qu'ils n'ont aucun moyen de savoir si un trou noir n'a pas déjà échappé à sa contention. Et donc qu'ils n'ont aucun moyen de savoir si la fin du monde est proche ou pas

Un peu bizarre, la deuxième. Ça doit être mieux quand on lit.

Ouais, j'ai parfois du mal à résumer (surtout que ça fait longtemps que je l'ai lue celle-là et que ça part un poil en délires métaphysiques ^^).

Hop, suivante, je vais essayer d'arriver au point où j'en suis.

Bloodletting, de Kate Wilhem.
Ici on va partir sur les virus. L'histoire est racontée par une femme, à la 1ère personne. Elle commence à raconter sa vie avec Warren, comment il ne voulait pas d'enfant (y'en a déjà assez dans le monde, tout ça, des orphelins...) qu'elle parvient malgré tout à convaincre d'en avoir au moins 1, quitte à en adopter d'autres. Ils ont donc leur fils, Mikey, et ils en adoptent 2 autres, Sandra et Chris.
Warren bosse en chimie / toxicologie, avec son pote, Greg. On a droit à quelques anecdotes, genre il raconte à ses enfants que si tel personnage a le sang vert, c'est parce qu'il a un sang artificiel. Ca n'existe certes pas encore, mais avec son collègue ils cherchent toujours, car ça serait très pratique pour les transfusions et autres maladies sanguines, d'avoir un sang compatible avec tous les groupes sanguins.
Et puis un jour, elle trouve qu'ils ont changé. Genre ils ont pris 100 ans de + (dans le genre submergés par les soucis hein, pas réellement).
Ils ont des conversations un peu étrange sur les effets de la peste au moyen-âge, avec Greg qui balance négligemment que la Renaissance a suivi cette période néfaste.
Mais elle a toujours l'impression qu'ils lui cachent des choses. Malgré ses questions, ils restent muets.
Finalement, un soir, son mari se décide à lui dire. Ils avaient découvert un viroid qui avait une affinité avec certains groupes sanguins. C'était même pas un virus, juste un morceau. Ils l'ont combiné avec du sang venant du groupe O, mais rien ne s'était passé. Et puis ils avaient mélangé ce sang O avec du A... et là le virus s'était multiplié pour détruire totalement le sang A.
On a droit ensuite au % de gens qui possèdent un groupe sanguin de type A ou AB... donc pouvant être victimes de ce virus. Et donc ce fameux soir, Warren finit par téléphoner pour demander la décontamination de son labo. Sauf que Greg n'était pas d'accord alors Warren lui a mis un bon crochet dans la tête.
A la question de sa femme "pourquoi vous n'avez rien dit plutôt ?", il répond qu'ils cherchaient un antidote, quelque chose pour lutter contre ce fléau. Elle se rappelle que la peste a tué le tiers de la population ; et qu'il y a un tiers de personnes ayant un groupe sanguin type A, AO, ou AB. On apprend qu'elle est A, Warren O, les enfants AO, A et O.

Puis elle va parler à Greg, qui a quitté femme et enfants pour s'isoler dans une petite maison. Il lui apprend qu'il les a quittés parce qu'il est une menace pour eux : il a été contaminé par le virus. Lui est O, sa femme A, donc les gosses AO... une seule petite coupure, une inattention, et paf la mort apportée à sa famille. Il la raccompagne chez elle, et lui dit de ne pas s'inquiéter. On apprend en effet le lendemain qu'il est mort dans l'incendie de sa maison.
Et puis sur le chemin de l'aéroport, où elle va chercher son mari Warren qui a du rendre des comptes, elle s'interroge soudain...
Greg et Warren se sont battus. Ils avaient des pansements, Greg sur le menton et Warren sur les jointures de ses doigts. Elle a emprunté le rasoir de Warren pour se faire les jambes. Ils se coupent toujours quand ils se rasent. Et après contamination d'un groupe A, le virus pourrait peut-être se transmettre via l'air...
C'est en tremblant et en pensant à toutes les conséquences (tous ces gens qu'elle a côtoyé à l'aéroport) qu'elle rentre chez elle, elle ne se sent pas bien, logiquement, et sait désormais que ce qu'elle prenait pour une méchante grippe n'en est pas une.

L'histoire finit quand elle ferme les yeux dans les bras de son mari, en attendant les enfants rire et jouer à l'étage (c'est beau, hein ? ^^)

Ça a l'air pas mal, en effet !

Hop, la dernière de la journée, une que j'ai bien aimé pour les délires informatiques (même si je suis loin d'avoir tout pigé), mais où j'ai pas vraiment compris "le truc"...

When Sysadmins ruled the Earth, par Cory Doctorow.

Une histoire très sympa, très punchy, dont j’ai eu beaucoup de mal avec la fin (enfin j’ai juste pas vraiment compris pourquoi l’auteur avait été jusque-là, ça aurait été beaucoup plus percutant s’il s’était arrêté avant).
Tout commence avec Felix et Kelly, un couple dont le mari est sysadmin – administrateur système. Pas mal de références informatiques ici, j’ai certainement pas dû tout comprendre, mais j’ai adoré le coup du « 2.0 » pour appeler le bébé (2.0 après qu’il ait fait ses nuits, bien sûr :p et pendant la grossesse, c’était « Beta Test »^^).
Niveau histoire, le mari est appelé « en urgence » en pleine nuit parce qu’il n’y a plus de réseau. Les routeurs et autres machines sont protégés par des systèmes de sécurité digne de diamant de valeur (champs qui filtrent l’air, pass digitaux…). Bref évidemment, au lieu de passer quelques heures à réparer la panne, il y passe le reste de la journée, en vrai bon geek
Ils vont bosser sur différents serveurs (dont Greedo, parce qu’ils y a toute une série de serveurs baptisés selon les personnages de SW, puis quand ils ont épuisé le stock ils sont passés aux Smurfs et ils commencent également les personnages de chez McDO ). Bon je passe sur les détails (dont moi-même je n’ai pas compris la moitié ^^). Plusieurs fois son téléphone sonne mais il ne s’en préoccupe pas trop, jusqu’à ce que son collègue lui fasse remarquer. Donc il décroche, voit que c’est Kelly, mais rien sur la ligne, plus de réseau. Il retente, plusieurs fois. Plus il finit par l’avoir. En pleurs, elle lui apprend que le bébé est mort, qu’elle n’arrive plus à tenir debout, et que dehors, ça ressemble à l’apocalypse. Et la ligne coupe (forcément ^^).
Il cherche à comprendre, jusqu’à ce que son collègue reçoive un mail : la ville est placée sous quarantaine à cause de l’utilisation d’une arme biologique. Bref, les cages à particules qui protègent les serveurs en filtrant l’air les ont sauvés.
En bons geeks, ils filent direct sur l’IRC pour avoir des nouvelles du monde. Là ils apprennent qu’une série de catastrophes ont eu lieu un peu partout sur Terre ; des bombes nucléaires, des attaques biologiques et biochimiques…
Ils voient un peu l’évolution de l’étendue des dégâts via les webcams qui s’éteignent un peu partout dans le monde.
Bref à partir de là ça devient un peu confus. Ils font des groupes et réseaux sociaux parmi les survivants, via internet. Ils élisent un 1er Ministre de leur gouvernement du net. Puis finalement après quelques jours (sans quitter leur poste, donc sans douche :p), certains commencent à se dire que l’agent biologique a du devenir inactif, et petit à petit ils quittent le bâtiment. Puis Felix aussi finit par quitter le bâtiment, revenir à l’air libre, retrouver une vie plus ou moins normale. Enfin, avec l’anarchie totale qui règne dehors. Et il se remet à réparer des ordinateurs, parce que c’est son job.
Donc ouais, là je pense qu’il y a un truc qui m’a échappé ^^

Ca m'a l'air pas mal tout cela!

Ouais, parfois dommage que ça soit en anglais, y'a des subtilités qui m'échappent ^^

Reste plus qu'à espérer une traduction

Mouais, ça j'y crois moins, étrangement ^^