Tout de suite la suite.
Bon je suis pas tout à fait (pas du tout en fait) convaincu par ce chapitre mais bon c'est ma première expérience avec la première personne et j'ai vu un peu grand pour cette première expérience. et deuxième truc, j'ai essayé un nouveau style et j'ai peur que ça soit un peu trop spécial parfois.
PARTIE 1 : ALLIANCES
Chapitre 1 : Réunion de familleDe la bonne musique, de l’alcool à volonté, des belles filles, que puis-je demander de plus ? Je suis aux anges.
De toutes les boîtes de nuit de Draggen et peut-être même de toute la Yalarie, le
Dragon Nocturne est certainement la meilleure. On y trouve une immense piste de danse, des dizaines de bars repartis autour de la piste et dans les étages supérieurs, ainsi que la plupart des personnalités populaires du continent, que ce soit des fils ou filles de grands patrons, de figures médiatiques ou encore des jeunes acteurs, chanteurs ou sportifs plein de promesses.
Après avoir bu un énième remontant, je rejoins la foule sur la piste et danse (ou du moins, je bouge comme les autres en suivant plus ou moins le rythme de la musique). Après quelques minutes, la fatigue s’empare de moi et je vais m’asseoir à un bar pour me reposer. Il n’est que vingt-et-deux heures mais je suis déjà soûl.
« Il faut que j’arrête de boire autant dès le début » me dis-je. Sans que je n’aie rien demandé, le serveur s’approche de moi et me sert un verre avec un petit papier sur lequel il est écrit « Rejoins-moi ».
-De la part de la jeune fille là-bas, me lance-t-il. Si j’étais toi, je n’hésiterais pas.
Je regarde la fille qu’il désigne et je vais m’installer à côté d’elle. Elle doit avoir vingt ans, soit trois de moins que moi. Ses cheveux blonds qui descendent sur ses seins telles des rivières d’or, son visage fin et un peu enfantin, ses yeux d’un bleu océan si intense que l’on pourrait se noyer dans son regard, et les courbes gracieuses de son corps la rendent magnifique. Ses seuls défauts sont son regard et la moue qui semble gravé sur son visage, lui donnant un air peu intelligent.
-Tu essaies de m’acheter ? lui dis-je avec assurance.
- J’ai craqué sur tes jolis cheveux noirs et ondulés, me répond-elle avec un petit sourire irrésistible. Tu n’as pas aimé mon petit cadeau ?
-Oh ! Eh bien…
-Eh bien voilà ! clame-t-elle d’un air réjoui. Tu sais que tu es encore plus craquant quand tu rougis ? Ça met en valeur tes yeux verts. Au fait, je m’appelle Kalina, et toi ?
Père serait furieux s’il me voyait rougir de cette façon devant une fille, surtout devant une que je ne connais que depuis quelques secondes, mais après tout, il n’est pas là.
-Moi ? Je m’appelle Antimes. Tu sais que tu frôles l’insolence envers quelqu’un qui pourrait un jour avoir le pouvoir sur toi.
-J’aimerais bien voir ça parce que pour l’instant, c’est moi qui aie le pouvoir sur toi.
Comme pour prouver ses dires, elle m’attrape le visage et m’embrasse. La chaleur de sa bouche me pénètre. Je me sens vivant. C’est une sensation incroyable, mais éphémère.
-Je connais un hôtel pas mal, pas très loin, dis-je à l’oreille de Kalina. Ça te dirait d’y passer la nuit ?
-Je vois que tu t’amuses, Antimes ! lance sèchement une voix féminine derrière moi.
Pitié pas
elle. Pas ici, pas
maintenant !
-Sœurette ! je m’exclame en me retournant. D’ordinaire, j’apprécie ta présence mais là vois-tu, tu me gènes.
Malgré ses privilèges par rapport à moi du fait qu’elle soit de deux ans mon aîné et qu’elle ait la fâcheuse habitude de se trouver au mauvais endroit au mauvais moment, j’aime beaucoup ma sœur, elle a toujours été là pour moi et elle fait preuve d’un altruisme exceptionnel, mais elle a tendance à devenir rapidement agaçante lorsqu’elle se mêle de mes affaires privées.
Elle regarde Kalina puis son regard noir et perçant revint sur moi comme pour me demander « Vraiment ? ».
-Excuse-moi, dis doucement Kalina à l’adresse de ma sœur. Tu es la sœur d’Antimes ?
-Je suis Lyna Orius, fille et héritière de Nillyd Orius, seigneur de Draggen et suzerain de la Yalarie. Osez seulement me toucher et je vous fais enfermer dans l’une des pires prisons du continent ; Agressez-moi et je vous fais exécuter ici-même par mes hommes (elle montre deux colosses postés non loin). Est-ce clair ?
Tous les témoins restent bouche bée. Certains trouvent toutefois la force de s’agenouiller devant ma sœur mais la plupart sont figés, tétanisés par la peur qu’elle inspire.
-Maintenant, très chère sœur, aurais-tu l’obligeance de bien vouloir me dire ce qui t’a poussé à t’engouffrer dans les quartiers nocturnes de Draggen ?
-Je viens te chercher.
-Ca je m’en doutais, mais pourquoi ?
Lyna souffle longuement.
-Père veut nous voir.
Je lâche à mon tour un soupir d’exaspération. Devoir me plier à toutes les exigences de Père est très certainement la pire des contraintes que mon rang de fils m’inflige.
-D’accord, dis-je résigné. On y va.
Je me tourne ensuite vers Kalina, lui prends les mains et dit :
-On savait tous les deux que ça n’aurait pas duré plus d’une nuit entre nous.
Je marque une courte pause avant de reprendre :
-Au fait, j’ai les cheveux châtains foncés, pas noirs.
Sur ces paroles je suis ma sœur et ses deux colosses vers la sortie. À l’extérieur, une limousine et deux motos attendent. Les colosses de ma sœur montent sur les motos tandis que moi et Lyna entrons dans la longue voiture noire. Une fois que nous sommes installés, le véhicule démarre et ma sœur allume la chaîne d'information impériale sur une petite télévision accrochée au plafond.
Un reportage montre des hectares de terres, probablement agricoles, devastées, réduites en cendres, avec en bas de l’image l’inscription « PISCAE BOMBARDEE : LES MALLOS CONTRE-ATTAQUENT » en guise de titre. Un journaliste explique en voix-off qu’après le bombardement de Piscae par les forces des Narks, les frères Torn et Torm Mallos ont ordonné à leur aviation de lâcher des milliers de bombes incendiaires sur le territoire administré par le seigneur Costro Narks, brûlant ainsi près de la moitié de la récolte de la vallée de l’Orcross.
Retour sur le plateau, un commentateur prévoit une hausse spectaculaire des impôts dans tout l’Empire pour compenser les pertes agricoles, un autre prévoit quant à lui une intervention rapide de l’armée impériale dans les prochaines heures.
-Désolé pour tout à l’heure, dit Lyna calmement. Je sais que je n’aurai pas dû m’énerver contre cette fille.
-Si, Lyna. Un bon seigneur doit être aimé mais aussi craints s’il veut espérer accomplir de grandes choses. Montre trop de compassion pour tes sujets et le monde entier n’y verra qu’une faiblesse.
Un soupir m’échappe. À l’époque pré-Rhohsienne, comme les historiens l’appellent, avant que Dan Nerkinn ne fonde l’Empire, avant que la Grande Récession ne plonge le monde dans le chaos, les peuples choisissaient ses dirigeants et ceux-ci n’avait pas à être craints, juste appréciés. Mais aujourd’hui, à moins de pouvoir faire tomber l’Empire et l’ordre établi et fonder un nouvel État, ce qui parait toujours impossible malgré la perte de pouvoir de l’Empereur, il faut se plier aux règles qui infligent des dirigeants au peuple et qui donnent un peuple aux dirigeants.
-Tu avais l’air m’en vouloir, souffle Lyna.
-Vraiment ? Je ne t’en veux pas du tout, ne t’inquiète pas. C’est à Père que j’en veux.
Lyna monte soudain le son de la télévision.
-… Nous avons une nouvelle de dernière minute, déclare le présentateur du journal télévisé. Son Altesse Suprême Sorinys Nerkinn, le troisième du nom, prononcera un discours depuis son palais à vingt heures, heure de Rhohsia. Toutes les chaines de télévision et de radio retransmettront en direct ce discours…
-Il sera treize heures ici, dis-je. Tu crois que ça a un rapport avec ce que Père veut nous dire ?
-Nous le saurons bientôt.
Lyna réfléchit un moment avant de reprendre la parole :
-Avant que je n’oublie, il faut que je te dise que Kyle à essayer de te joindre par appel vidéo.
-Kyle ? Il n’a pas laissé de message ?
Lyna fait non de la tête.
Kyle MinCaster et moi nous étions rencontrés dix années plus tôt, lorsque son père, président de la grande compagnie pétrolière Oilrock, avait dû venir à Daggen. Mon père n’ayant pas apprécié de voir un homme d’affaire devenir plus riche que lui, il avait profité d’une fuite mineure, sans gravité et rapidement contrôlée d’un des puits de pétrole d’Oilrock pour contraindre le père de Kyle à venir à Draggen pour faire faire des excuses publiques à toute la Yalarie et à payer de très lourdes indemnisation. Le grand seigneur Nyllid Orius avait ainsi réussi sa démonstration de force en faisant plier à ses exigences l’un des hommes les plus riches de l’Empire.
Si nos pères se haïssaient, une amitié s’était vite mise en place entre Kyle et moi. Après cela, nous avions gardé contact. Lorsque Père l’apprit, il était entré dans une fureur telle que je n’en avais rarement vu auparavant chez lui.
-Tu es un Orius, avait-il hurlé. Tu descends de l’une de plus prestigieuse famille d’Eresson-Rak, tu appartiens à la race supérieure, à l’élite de la nation, mais si tu commences à fréquenter ces enflures de bourgeois qui se prennent pour nos égaux, tu ne vaudras pas mieux qu’eux ! Tu ne vaudras
rien !Le seul impact que cette réprimande avait eu sur moi fut qu’à partir de ce moment, je redoublais de prudence lorsque je prenais contact avec Kyle notamment avec l’aide de Lyna. Il venait aussi régulièrement à Draggen, et j’en profitais alors pour venir le rejoindre, et fuir mon père. Durant nos sorties en boîtes de nuit, il avait réussi à charmer de nombreuses filles, bien que je doute encore qu’elles étaient ses principales cibles.
Lyna me regarde d’un air de dire « Je sais ce que tu veux faire » puis me dit :
-Il faudra endurer Père d’abord, Antimes. N’oublie pas quelles doivent être tes priorités.
-Je sais, je réponds simplement.
Je pose ma tête contre une vitre de la limousine et je regarde dehors. La nuit est claire, des milliers d’étoiles scintillent, obstruées çà et là par les formes grises et grossières que découpent les montagnes dans le magnifique spectacle qu’offre le ciel. L’hémisphère Sud est en plein hiver et la nuit est déjà très profonde. Au loin, une lumière apparait sur le flanc d’une montagne. Cette lumière en devient dix puis une centaine à mesure que nous avançons. Ces lumières viennent du Palais D’Omior, édifice plusieurs fois millénaire, qui sert de demeure à notre famille depuis l’aube des premiers royaumes humains.
La limousine s’engage dans un tunnel qui nous emmène dans un large hangar au cœur de la montagne. Des centaines de voitures des plus grandes marques portant toutes le Dragon Blanc des Orius.
Le chauffeur de la limousine nous ouvre la porte et nous guide vers un ascenseur qui doit nous amener jusqu’au Palais D’Omior. Son rang lui interdisant de monter avec nous, il nous laisse donc seul.
Les cinq minutes que durèrent l’ascension sont un véritable calvaire. Je pensais que les effets de l’alcool s’estomperaient durant le trajet, mais la douleur qui me prend au ventre et l’envie de vomir qui revient plusieurs fois me font revenir à la réalité.
-Antimes, s’esclaffe Lyna en voyant que je me sens mal, je ne vais pas dire à Père dans quel état je t’ai trouvé…
-C’était si horrible que ça ?
-…Mais essaie de pas salir le sol. J’aurai un peu de mal à te couvrir.
Malgré la quantité de cocktails et d’alcool différents que j’ai avalé, mon estomac tient tout de même le coup.
L’ascenseur nous mène directement dans le Grand Hall du Palais. La pièce est immense, plus de quarante mètres de large pour une centaine de long et une hauteur de trente mètres. Plusieurs colonnes de marbre soutiennent le plafond peint de façons à simuler un ciel nocturne aux extrémités du hall et un ciel ensoleillé au centre, le dragon blanc légendaire Yalar figurant le rôle de Soleil. Une trentaine de lustres d’or et de diamant illuminent la pièce. Les murs sont décorés de peintures représentant les rois et les héros de Draggen et de la Yalarie.
Un homme nous attend au centre du hall. Il est vêtu d’un costard sombre et impeccable. Son visage et ses cheveux gris et court lui donne un air sévère et peu aimable. Nyllid Orius.
-Père, dit Lyna instinctivement.
Il me fixe dans les yeux et fronce les sourcils.
-Père, dis-je à mon tour en inclinant légèrement la tête.
Il continue de nous regarder fixement puis lance :
-Suivez, et vite. Je n’ai pas que ça à faire.
Nous le suivons donc dans le sous-sol du Palais, vers la une petite salle de conférence tout ce qu’il y avait de plus simple.
-Asseyez-vous, nous-dit-il en entrant.
Une fois que nous nous sommes exécutés, il nous tend une feuille qu’il tenait dans sa main et que je n’avais pas remarquée.
-L’Empereur veut nous priver de notre armée et réduire nos pouvoirs, lance-t-il.
Il a de l’humour, cet empereur.
-Est-ce que vous savez combien nous doit l’Empire ?
-Onze mille milliard de Rhohs, repond Lyna.
-Exact.
-Quel est le rapport ? dis-je.
Mon père se retourne vers moi et me fixe avec son regard noir et perçant auquel je m’étais habitué depuis des années.
-Tu es déjà la honte de la famille, Antimes. N’accomplis pas l’exploit de me faire regretter encore plus le jour de ta naissance.
Son ton est calme et posé mais il a quelque chose de glaçant et déstabilisant.
-Notre armée est la seule chose qui force l’Empire à nous rembourser sa dette colossale. L’armée impériale ne représente qu’un tiers des forces armées de cette planète, ce qui est insuffisant pour faire face à tous les seigneurs. La dette de l’Empire est de trente-cinq mille milliard de Rhohs, l’Empereur cherche de toute évidence un moyen de ne pas avoir à les payer tout en renforçant son emprise sur le monde, et quoi de mieux que de réduire nos pouvoirs et nous priver de nos armées.
-Père, dit Lyna qui a du mal à contenir sa consternation, si Rhohsia ne peut pas nous forcer à effacer ses dettes, elle ne pourra pas non plus nous forcer à nous séparer de nos armées.
-Lyna, si tu veux me succéder un jour, sache que certains seigneurs tiennent plus à leur argent qu’à leur armée, et que ces seigneurs sont aussi de sombres crétins. Les deux Rhohsie feront comme elles en ont toujours eu l’habitude quand il ne s’agit pas d’argent : elles se plieront aux exigences de la capitale. Sorenne est avide de pouvoirs et un idiot comme on en a rarement vu. Il offrira la Yorasie Occidentale à l’Empereur. Face à cette coalition qui se formera, nous aurons quoi ? Toroth et la Yorasie Orientale qui se rendront dès que possible, l’Elysie qui sera en guerre civile, et nous. Même si nous faisions une alliance avec tous ceux susceptible de se battre contre cette décision de l’Empereur, nous ne tiendrons pas !
-Nous avons des dragons, fait remarquer Lyna.
-Ce sont des créatures redoutables, oui, mais nous n’en avons que dix sous notre contrôle.
-Et si nous faisons une alliance avec les Arcare, je propose. Ils nous doivent allégeance de toute façon et ils ont des dragons eux aussi. Nous aurions tous les dragons sous notre contrôle et avec les armées de toute la Yalarie réunie, nous pourrions avoir nos chances.
À la seule évocation de ce nom, les yeux de mon père et de ma sœur s’écarquillent brusquement. L’inimitié entre nos deux maisons est si ancienne que personne ne se rappelle comment cela avait commencé, mais elle est encore très forte si bien qu’il est aujourd’hui inenvisageable de voir les Arcare et les Orius faire cause commune. Cinquante ans plus tôt, mon aïeule Draca Orius avait même utilisé la Guerre des Deux Rhohsie, qui opposait la Rhohsie du Nord à la Rhohsie du Sud, et dont les enjeux ne concernaient en rien notre famille, comme prétexte pour entrer en guerre contre les Arcare.
-Que viens-tu de dire ? me demande sèchement mon père.
-Ce ne serait que temporaire, je me défends.
- Jamais, moi, Nyllid Orius, seigneur de Draggen et suzerain légitime de la Yalarie, ne négocierai avec Trares Arcare où quiconque de sa fichue lignée. Maintenant sors de cette pièce, fils indigne.
-Père, dis-je en me levant, je suis heureux que vous me considériez comme votre fils.
L'ironie semble l'énerver encore plus.
- Et si jamais tu imagines qu’un Arcare pourra se rallier à ma cause parce que je suis son suzerain légitime, alors cela veut dire que ta débilité frôle l’aberration, aujoute-t-il.
-Ce n'était pas déjà le cas ? dis-je avec un ton volontairement insolent.
Je sors en claquant la porte et rejoins rapidement mes appartements, dans les hauteurs du palais. Ma chambre est relativement simple : un lit, un bureau, une armoire et une table de nuit sont les seuls meubles qu’on y trouve. Une petite salle de bain comprenant une douche et un lavabo y est accolé.
Avant de m’allonger sur le lit, j’attrape mon ordinateur et je me rappelle que Kyle avait tenté de me joindre. Je lance un appel vidéo en espérant que mon ami n’est pas occupé. La première tentative se solde par un échec.
Je réessaie.
Cette fois ça marche. L’image d’abord floue devient peu et peu nette.
Kyle a un don pour paraître élégant en toutes circonstances, avec ses cheveux blonds toujours impeccablement peignés et ses tenues dignes de celles de grands seigneurs.
-Pas trop tôt ! lance Kyle. Tu étais où ?
-Un « Comment ça va ? » n’aurait pas été de refus.
Kyle éclate de rire et met du temps à se ressaisir.
-J’étais sorti, dis-je. Pour une fois que je pouvais. Maintenant tu pourrais me dire ce qui t’a poussé à m’appeler.
-J’ai pas le droit d’appeler un vieil ami maintenant, ça fait une semaine qu’on ne s’est pas parlé. Plus sérieusement je voulais te prévenir que je passerai sur Draggen dans trois jours. On pourrait se voir à ce moment.
-Mon père risque de ne pas apprécier mais je devrais pouvoir arranger ça, oui. Mais pourquoi ce petit voyage ?
-Je prépare une expédition dans le pôle Sud financé par mon père et j’ai besoin de relevés pétrographiques. Je devrais en trouver quelques-uns dans la banque de données continentales de Draggen.
-Si tu veux, je peux aller les chercher pour toi, je propose. Si tu me donne les renseignements nécessaires.
-Si ça ne te dérange pas, pourquoi pas ? Je t’enverrai les renseignements nécessaires et tu verras ce que tu peux faire. Au pire, j’irai moi-même. Je dois venir pour régler certaines choses avec l’équipe de l’expédition. Mais au lieu de parler de mon expédition, parlons de toi.
Je lui raconte les diverses disputes que j’ai eu avec mon père et les tensions qui augmentent entre nous. Je lui parle aussi de la visite de mon père à Yoras et de Lirys Sorenne, la fille d’Armyck Sorenne, avec qui je me suis lié d’amitié.
Kyle me parle de son dernier voyage, dans les Îles Sublimes, où s’étend la principauté de Beloyas dirigée par les Anges, des créatures aussi anciennes que fieres dont les ancêtres régnaient sur Erresson-Rak, bien avant l’aube des premiers royaumes humains. Les Anges sont charmants selon Kyle, mais aussi très étranges dans leurs coutumes.
Après avoir parlé de tout et de rien, je m’oblige à laisser Kyle et aller me coucher. Le sommeil commence à s’emparer de moi quand j’entends frapper violemment à ma porte.